“Les opportunités en Haïti doivent être encouragées”
Marlène Sam

Marlène Sam, coordinatrice de l'employabilité d'Ayitic Goes Global, souligne le bon niveau de compétences numériques que les diplômées du programme ont acquis. Malgré les conditions actuelles d'instabilité en Haïti, un bon nombre de femmes diplômées ont terminé les stages avec succès sur le marché local, et d'autres ont confirmé leur première clientèle sur des plate-formes de travail en ligne.

Marlène Sam développe un programme personnalisé de mentorat pour les diplômées afin d'essayer de les aider dans la recherche d'opportunités dans l’écosystème numérique d’Haïti.    

Durant la formation donnée par Ayitic Goes Global, quelles compétences numériques les jeunes femmes ont-elles développées?

Une meilleure maîtrise des logiciels bureautiques, l’initiation à la manipulation des tableurs, en particulier, leur utilisation pour la présentation optimale de données -- ou tout au moins organisée et logique -- en vue de leur exploitation suite à une collecte de données, y compris directe en cas de sondages.

La capacité d'aller à la recherche de données sur des informations, d'autres compétences, pour réaliser des travaux en ligne. Par exemple, la mise en page et le formatage de données collectées via des entretiens…

Mais aussi, l’utilisation de plateformes d'apprentissage en ligne et d'outils tels que Slack et WhatsApp à des fins d’apprentissage ou de communication et d’interactions relevant du domaine professionnel.

Ces apprentissages ont-ils amélioré leurs chances d'accéder à un emploi?

Oui. Certaines ont pu proposer ces compétences récemment acquises. Une enquête est en cours pour recenser le nombre d’emplois ainsi trouvés par les graduées… mais les résultats ne sont actuellement que partiellement disponibles.

La pluspart des jeunes filles et femmes déclarent avoir un travail ou une occupation (parfois bénévole pour la transmission de leurs acquis TIC) à temps partiel.

Par exemple, une des graduées a expliqué comment les notions vues dans le cadre du programme de formation l'ont aidée dans le cadre d’un petit contrat d’enquête de terrain pour une entreprise privée.

Quel rôle avez-vous joué en tant que coordinatrice d'employabilité dans la recherche d'éventuels emplois pour ces jeunes femmes? Comment pensez-vous que l'expérience d'Ayitic Goes Global ait pu influer sur la vie quotidienne des diplômées?

Depuis le mois de juillet, date de mon entrée en fonction, j'ai procédé à la finalisation et à la relance du programme de Mentorat pour assurer un encadrement qualifié et personnalisé aux graduées, tout en leur permettant de côtoyer des « role models » et d’élargir leur réseau au sein de l'écosystème TIC.

J'ai aussi recherché pour les graduées des opportunités, en les mettant en contact avec de nouvelles entreprises qui exercent des emplois en ligne; en recherche d'opportunités de formation complémentaires sur la base d’offres recensées sur les plateformes (Cours de Python gratuit pour 13 bénéficiaires); en leur fournissant un accompagnement direct, notamment en réalisant de l’édition ou de la supervision des travaux, à l'occasion des premiers « Gigs » décrochés pour les initier à l’importance du travail bien fait.

Quels sont les principaux obstacles que vous avez pu rencontrer afin d'accéder à un emploi en ligne?

Les graduées ont dû faire face aux obstacles déjà connus, tels que les problèmes d’infrastructures qui se sont sensiblement accentués de par les retombées de la crise socio-économique. Entre les difficulté, on peut souligner d'approvisionnement en électricité du fait du manque de carburant, de la réduction du nombre d'heures d'électricité fournie par la compagnie publique, la détérioration des conditions et de la qualité des connexions.

Existe-t-il réellement des possibilités d'entreprendre une activité en ligne depuis Haïti?

Oui, et ce sont des activités à encourager et à entreprendre surtout dans le contexte actuel où il convient de limiter les déplacements.