Le projet d'Ayitic Goes Global a stimulé la participation de jeunes femmes haïtiennes à la technologie afin d'encourager une plus ample participation féminine à l'économie numérique. L'initiative de LACNIC et de IDRC visait à améliorer les compétences numériques et à développer des stratégies pour l'accès à l'emploi en ligne en travaillant avec 300 femmes à Port au Prince.
Les formations et l'exposition au marché de l'emploi que LACNIC a habilitées ont été propices à l'autonomisation de nombre de diplômées. Afin de faciliter ces changements et d'accompagner ces dernières dans ce processus, des ateliers d’initiation à la problématique hommes-femmes ont été proposés conjointement avec l’organisation locale KASIK.
Ces ateliers ont particulièrement suscité la réflexion à propos des stéréotypes sexistes présents dans la société haïtienne ainsi que de l'autonomisation en tant qu'outil de lutte contre les inégalités.
Minouche Ulysse nous raconte la chose suivante: «j'ai découvert que beaucoup de choses que je considérais avant comme étant normales n'étaient finalement que des stéréotypes. Cet atelier m'a aidée à faire la différence entre genre et sexe, entre intégrité et égalité; et de cette manière à comprendre ce que signifie être féministe». Jeruscha Fleurimond ajoute: «avant, je pensais que les opportunités pouvaient être classées en fonction du genre, mais pendant et essentiellement après l'atelier, j'ai compris que je me trompais et que les opportunités ne sont pas une question de filles ou de garçons mais bien une question de compétences».
Fannéty Garcin explique: «j'ai pris conscience des défis auxquels font face les jeunes femmes dans mon pays, une chose que j'ignorais totalement auparavant.»
Remettre en question les stéréotypes basés sur le genre, se considérer comme des femmes jouant des rôles différents de ceux qui leur sont imposés par la société, ne plus être l’objet d’autres personnes afin de devenir les protagonistes de leur propre développement sont quelques-unes des clés mentionnées par les diplômées d’Ayitic en référence à l’atelier de KASIK. Sherline Francis souligne que: «après cette formation, j'ai appris à ne pas me limiter, à ne pas me laisser abuser ni à souffrir d'aucun type de violence de la part de personne. Maintenant, en tant que femme, je sais que je dois jouir des mêmes droits que l'homme et que j'ai mon rôle à jouer, ma place au sein de la société. » Pour sa part, Herdline Casimir met l'accent sur « l'importance d'une femme dans la société dans laquelle nous ne sommes pas obligées à être soumises à la volonté des hommes, sinon que nous sommes des êtres humains égaux aux hommes».